INTRODUCTION
La plupart
de ceux qui ont été séduits par ce sujet et qui l'on abordé lui ont donné tous
leurs soins. Tous ont établi que le Magnétisme personnel ou, si l'on veut, le
Magnétisme subjectif existe et tous nous ont donné de ce fait une démonstration
propre qu'ils ont naturellement jugée supérieure à toute autre.
Les uns ont
attribué la puissance magnétique au régime végétarien bien que quelques-uns des
opérateurs les plus célèbres n'aient jamais eu recours à ce régime et aient «
abusé de leur estomac » au delà de toute mesure. Les autres ont attribué la
puissance à la chasteté bien que la continence ne soit pas une vertu
universellement pratiquée dans « le monde du Magnétisme ».
D'autres
enfin ont voulu attribuer à l'air ambiant seul la puissance magnétique et ont
fait de la respiration la fonction non seulement essentielle mais unique de
l'opérateur.
Toutes ces
théories sont excellentes et nous n'y contredirons point. Nous leur
contesterons seulement ce caractère d'infaillibilité propre et de vérité
absolue que revendiquent pour elles leurs auteurs. La vérité n'est point si
facile. Elle est diverse, elle est multiple, elle est complexe et les
combinaisons seules la peuvent produire. Nous ne nous réclamerons donc d'aucune
de ces théories en particulier, mais de toutes en général. Sans être végétarien
par principe, nous croyons à la supériorité de ce régime sur les autres,
Sans être
ascète, nous reconnaissons volontiers que l'ascétisme a du bon; enfin sans
vouloir prendre pour notre compte, dans son sens absolu, la théorie de la
magnétisation de l'air, nous reconnaissons qu'elle est vraie d'une vérité
générale et que la plupart des maladies pourraient être évitées ou guéries si
la respiration était mieux comprise et mieux assurée.
Mais il
n'en reste pas moins vrai que le Magnétisme personnel ou le Magnétisme
subjectif est quelque chose de différent ou. de plus que le végétarisme, la
continence ou la magnétisation de l'air et que son caractère essentiel, comme
son nom l'indique, tient plus à l'individu lui-même qu'à ce qui lui est étranger
ou tout au moins extérieur.
Les
écrivains qui se sont prévalus des théories précédentes et qui les ont
propagées, à grand renfort d'éloquence, ont négligé un fait capital:
l'individu. Ils ont raisonné comme si le Magnétisme était une pure science et
comme si on le pouvait acquérir par l'étude de certains principes ou par
l'application de certaines formules. Or le Magnétisme n'est point une science
mais un attribut d'humanité. Il ne s'acquiert pas, il se développe; il n'est
point en dehors de l'individu mais en dedans. Il est un élément, un facteur de
la vie; et de la vie, il a le principe, la force et aussi le mystère.
On ne
prouve donc pas le Magnétisme, comme les mathématiques ou la philosophie, par
une série de déductions ou par une superposition de théories; on. le prouve par
des faits, c'est-à-dire par des effets constatés, par des résultats obtenus,
par toutes ces manifestations qui sont celles de la force en travail et de la
vie en action.
Voilà
pourquoi dans nos conférences nous nous sommes toujours placé à un point de vue
expérimental et pourquoi dans ce traité nous nous y tiendrons.
Nous ne
dirons point: « Le Magnétisme découle de telle ou telle formule ». Nous dirons:
« Le Magnétisme existe et son existence est aussi certaine que le sang qui
coule dans nos veines, que l'électricité qui
circule
dans l'air, que les Rayons X qui pénètrent Ie.' corps humain. »
Or, de même
qu'on ne démontre pas la circulation du sang, qu'on ne prouve pas
l'électricité, on ne prouve pas le Magnétisme. On le voit, on le suit, on le
montre, voilà tout. On dit de lui ce qu'on pourrait dire du soleil; « Le soleil
existe parce qu'il y a des herbes qui poussent, des fleurs qui éclosent, des
épis qui mûrissent, des oiseaux qui chantent ». On le prouve par les bienfaits
qu'il répand, par la joie qu'il crée. par la force qu'il enfante, par toute
l'oeuvre de vie qu'il préserve ou qu'il rachète.
Que si
d'ailleurs nous risquons quelque théorie pour remonter de l'effet à la cause,
pour saisir et pour dégager le principe du phénomène, ce sera sans amour-propre
d'auteur ni sans docte prétention. Nos lecteurs seront toujours libres de
rejeter cette théorie ou de lui en préférer une autre, ou d'y substituer la
leur propre, ou même de ne pas s'en occuper du tout. Les théories n'ont ici
qu'une valeur spéculative; elles sont sans intérêt pratique. Elles ne
conduisent pas à l'effet; elles ne l'éclairent pas; elles n'en accentuent pas
le relief; elles n'en élargissent pas la portée, Elles sont pur jeu d'esprit,
pur effort d'imagination, pure satisfaction personnelle. On peut les dédaigner
sans manquer à son deovir, sans faire preuve de vulgarité d'esprit, sans
témoigner d'une coupable indifférence.
Ce qui
importe, c'est l'effet lui-même, le, moyen de. l'obtenir, la manière d'en tirer
parti, l'adaptation. qu'il faut en faire à tel ou tel cas pathologique.
Tel est le
terrain sur lequel nous nous placerons et où nous appellerons toutes les
intelligences libres et tous les esprits curieux. Avec eux, nous combattrons
la sottise et la superstition et nous irons droit tout droit à la vraie science
et au véritable devoir.
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