LA NATURE DE LA FORCE
Pour la plupart,
le Magnétisme personnel veut dire -dégagement nerveux, dégagement vital de la «
personne magnétique » attirant en son centre, c'est-à-dire vers l'individu,
tous ceux qui sont situés dans le rayonnement du fluide. Pour être fausse, dans
son sens général, cette conception n'en contient pas moins une part de vérité.
Il est très vrai que ce rayonnement magnétique a une puissance d'attraction et
qu'en cela il peut être comparé à l'électricité et à l'aimant. Mais la
comparaison ne peut pas aller plus loin; elle ne peut pas s'étendre des effets
aux causes. Le Magnétisme personnel reste dans son principe, dans son essence,
entièrement différent de l'électricité et de l'aimantation. Il est — si l'on
veut une définition — ce courant particulier et subtil qui résulte des
vibra-fions de la pensée et à qui nous pouvons donner une direction déterminée.
Ce courant varie naturellement avec chaque individu; il dépend de l'impulsion
initiale, de l'impulsion créatrice. Ce courant se propage comme un rayon de
lumière; il va droit à la personne à qui nous le destinons quelle que soit la
distance à laquelle elle se trouve de nous. S'il est faible ou isolé, il n'aura
qu'une force de pénétration insignifiante; s'il est intense au contraire ou
répété, il agira, même sur l'esprit lointain ou rebelle, avec la plus grande
énergie. En cela il se conformera à la loi du monde physique. On le pourra
tantôt comparer à un torrent impétueux qui brise, par sa violence même,
l'obstacle placé sur
son cours; tantôt à une goutte d'eau qui, par sa persistance à tomber toujours
à la même place, troue la pierre et finit par la dissoudre.
Tous nous
sommes influencés plus que nous ne le pensons par la pensée des autres (nous
disons pensée et non point l'opinion pour ne pas commettre une erreur commune).
Les pensées
sont, selon l'expression d'un spécialiste connu, des «choses»(1). Elles se
comportent comme telles, elles en ont l'action mécanique et la puissance
moléculaire. S'il nous ne comprenons rien à ces choses, si nous demeurons
étrangers aux lois qui les gouvernent, nous en sommes nécessairement les victimes;
si nous les comprenons, au contraire, si nous saisissons les lois qui les
régissent, nous pouvons facilement en faire des auxiliaires et les subordonner
au but que nous poursuivons,
Chaque
pensée qui est nôtre, faible ou forte, bonne ou mauvaise, saine ou malsaine,
détermine autour de nous des vibrations qui la propagent et par lesquelles elle
arrive et se transmet avec plus ou moins de force à ceux qui sont près de nous
ou qui, tout au moins, se trouvent dans le champ des vibrations. Ces vibrations
ressemblent aux rides que produit une pierre en tombant dans un étang. Elles
vont sans cesse en s'élargissant jusqu'à ce que leur relief s'émousse s'efface
et se perde dans l'uniformité des choses. Mais si l'impulsion première d'où
elLs dérivent les porte dans une certaine direction, elles y vont naturellement
et se concentrent sur le point qui leur est assigné comme but.
Nos pensées
n'affectent pas seulement les autres, elles nous affectent nous-mêmes. Elles
nous « travaillent » sans relâche. Elles nous font ce que nous sommes. La
Bible a raison: « L'homme est l'oeuvre de l'homme ». La tristesse, la gaîté, le
courage, le désespoir, la sociabilité, la misanthropie sont autant « d'états
d'âmes » qui nous caractérisent, qui marquent notre personnalité et qui sont
le produit de nos pensées. Que ces pensées prennent telle ou telle direction,
qu'elles soient de telle ou telle nature, et nous sommes ou heureux ou
malheureux. Le bonheur n'est donc pas une faveur du Ciel, ni le malheur n'en
est un châtiment, mais simplement le signe d'une individualité supérieure ou
d'une individualité inférieure.
De même
notre physique, nos manières, notre personnalité « externe » résultent en,
grande partie de nos pensées. Le sourire, le charme, la séduction aussi bien
que la morosité, la laideur en sont comme l'expression géométrique. La pensée
est une sorte de burin qui se meut de soi-même, et qui écrit sur notre visage,
pour les révéler à tous, nos pensées et nos penchants, qui ne sont que le
prolongement ou — si l'on veut — la persistance de nos pensées.
Voulez-vous
être énergique? Que votre pensée soit « énergie ». Voulez-vous être courageux?
Que votre pensée soit «courage ». Voulez-vous plaire? Voulez-vous « avoir le
charme? » Que vos pensées soient bienveillantes et douces. Et ces pensées,
créez-les vous-même. Tirez-les de votre « vouloir ». Dites avec force: « Je
veux être ceci, je veux être cela ». Ne croyez pas à ceux qui vont répétant
sans cesse: «Nous sommes ce qu'on nous a faits, nous sommes les fils de la
Nature. Nous ne pouvons rien pour notre destin. » Ceux-là se trompent ou vous
trompent. La Nature ne nous domine point; elle nous est soumise. Elle fait ce
que nous voulons qu'elle fasse. Elle est la servante de notre volonté,
c'est-à-dire de nos pensées en. action.
Ne dites
donc pas, ne dites donc plus « Je ne puis.»
Vous pouvez
tout ce que vous voulez. Il suffit de le vouloir bien, Il suffit d'être un
homme, d'en avoir l'énergie, d'en avoir la fierté, d'en avoir le courage et de
savoir secouer le joug des influences mauvaises et des forces aveugles.
Mais, nous
direz-vous: « Si la volonté est ce que vous dites tout nous est possible. »
— Non, tout ne vous est pas possible,
parce que NOUS êtes homme et que vos moyens sont bornés. Mais il ne tient qu'à
vous de remplir tout votre rôle d'humanité, d'épuiser toutes vos possibilités
d'action, de joie et de conquête. Que voulez-vous de plus?
— Rien, si nous pouvons avoir tout cela,
mais le pouvons-nous?
— Absolument, Il suffit de le vouloir.
Vous en avez le moyen et la force. Usez-en, jouissez-en,
— Comment?
— Ce livre
vous l'apprendra.
— Nous verrons.
— Oui, VOUS verrez,
— Ne nous faites
pas trop languir.
— Nous ne vous ferons point languir pour
cette bonne raison que nous irons droit au fait. Nous ne vous apprendrons pas à
monter dans la lune, ni à décomposer la pierre philosophale; mais nous vous enseignerons
le « vouloir », l'énergie, le courage; nous ferons de vous des hommes, nous
vous armerons pour la vie, nous vous équiperons pour la bataille, nous vous
conduirons tout droit au succès.
Ne vous
semble-t-il pas déjà que votre énergie se réveille, que vos forces s'exaltent,
que votre coeur bat plus vite et plus fort? C'est votre pensée qui évolue vers
l'action et qui vous y pousse. Bien souvent au cours de nos conférences, de nos
leçons nous avons constaté le même phénomène chez nos étudiants. Nous leur
parlions énergie, résistance, lutte et soudain leur attitude se transformait.
Leur physionomie prenait une mâle expression, leur regard s'animait, tout leur
être se ramassait comme pour un élan de bataille; l'étincelle magnétique avait
jailli en eux et
leur
volonté, toute secouée de son choc, s'était tendue d'elle-même pour le combat.
Mais
n'insistons pas sur un phénomène dont chacun sera juge; ne cherchons pas à
expliquer l'inexpliquable; revenons au connu; rentrons dans la réa- . lité et
demeurons-y.
Qu'y
voyons-nous? Nous y voyons des pensées qui se développent, qui se meuvent, qui
agissent, qui influent les unes sur les autres comme des éléments et des
forces magnétiques et qui obéissent à des lois.
Ces lois
sont l'inverse de celles du monde physique mais elles en ont la rigueur et
l'universalité. Elles s'appliquent aux milieux aussi bien qu'aux individus:
Partout le bien attire le bien, le mal le mat, le courage le courage, la
faiblesse l'abattement; et l'homme pris ainsi entre ses propres forces, qui ne
sont que l'action de ses pensées, et les forces des autres, qui ne sont que le
mouvement qu'il détermine lui-même chez les leurs, passe alternativement de la
joie à la souffrance, de la victoire à la défaite, de l'espérance à
l'abattement.
Est-il
énergique, aime-t-il l'effort, veut-il être réellement un homme? Son énergie
s'accroit invariablement de toute l'énergie ambiante qu'elle attire et il se
fait une vie joyeuse et pleine.
Est-il
faible au contraire, fuit-il l'action, recherche-t-il la solitude et
l'immobilité? Tous les germes morbides qui sont dans l'atmosphère l'enveloppent
et le pénètrent; et la lassitude, l'ennui, l'impuissance, le doute, l'envie,
l'humiliation, la haine le dominent et l'accablent tour à tour; sa vie n'est
plus qu'un long supplice qu'il ne tarde pas à prendre en haine et dont il se
libère souvent par le suicide.
Soyez donc
énergique, aimez l'action. Car aimer l'action c'est aimer la vie; et aimer la
vie, c'est tout à la fois comprendre et remplir son destin,
(1)
L'auteur fait allusion ici à Prentice Mulford. Ce psychiste américain nous
montre que les pensées sont des choses, des choses chargées de puissance. Nous
pouvons agir mentalement autour de nous et les pensées des autres réagissent
sur nous-même. En vertu d'une loi d'affinité, d'équilibre, nous pouvons attirer
constamment des courante vivants qui nous apportent santé, joie, sérénité,
succès. Se reporter pour développement aux deux livres de Prentice Mulford: Les
Lois du succès et Les Forces mentales. Cet appel aux forces bienfaisantes est
un des enseignements initiatiques. Voir à ce sujet les livres de M. Henri
Durville. notamment: Les Forces supérieures. . Vers la sagesse, La Science
secrète, Mystères initiatiques (Henri Durville, imprimeur-éditeur).
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