L'AIDE QUE L'ON PEUT ATTENDRE DE LA FORCE-PENSÉE
Nous
abordons ce chapitre avec cette pensée que vous, lecteur, vous désirez
développer en vous les forces qui y résident. Déjà vous avez appris que le facteur
essentiel de votre succès dans la vie dépend de vous seul et qu'il consiste dans
l'action et dans l'influence que vous pouvez exercer sur vos semblables. Les
exemples abondent de ce fait social, de ce phénomène humain. Chaque jour il
nous est possible de voir autour de nous des hommes qui n'ont réussi, qui ne
sont « arrivés n, selon une expression familière, que par leur prestige et
qu'on appelle avec juste raison, pour ce motif, des hommes « forts n. Il n'y a
que bien peu d'exceptions à cette règle et ces exceptions ne font que
confirmer la règle. Elles nous sont fournies par certains hommes de science et
d'art qui sont arrivés à la fortune par leurs travaux et leurs découvertes.
Leur petit nombre montre assez que ce moyen de fortune est exceptionnel et
qu'un homme, pour s'enrichir, ne peut guère faire fonds, sur son intelligence
pure. De plus l'expérience atteste que ces lettrés, ces érudits, ces savants ne
doivent leur fortune qu'à la collaboration d'hommes pratiques qui se sont
chargés du côté positif de leurs. travaux. En général leur labeur ne leur
profite jamais; il ne profite qu'aux autres, il n'enrichit que les autres; eux
n'ont que la gloire, d'ailleurs très Incertaine, de la découverte et les
joies, plus sûres parce que plus intimes, de l'effort,
Ce point
admis (et qui oserait le contester?) nous -en tirerons cette double conclusion:
c'est d'abord que 'l'argent, qui est considéré à peu près universellement comme la
preuve du succès, ne va pas aux « spéculatifs » ni aux. « intellectuels » purs;
c'est qu'ensuite et ceci
est encore attesté par l'expérience — il ne va qutà ceux qui savent se
subordonner les autres par une sorte d'action directe qui, sous sa forme indéterminée,
n'est autre que le « Magnétisme personnel ».
Les
inventeurs, les étudiants, les écrivains et les hommes de science nuiraient
donc considérablement à leurs intérêts s'ils négligeaient ce moyen presque
infaillible d'action et de succès personnel. Mais en général, ils ne le
possèderont pas pleinement; le Magnétisme personnel n'atteindra tout son
développement et ne donnera toute sa mesure que chez quelques privilégiés
connus en général sous le nom de « Professionnels. »
L'argent,
envisagé comme but, est un pauvre idéal; -mais considéré comme moyen, il est
excellent; c'est lui qui nous permet tout à la fois d'aider nos sembla-Mes et
de nous aider nous-mêmes, de faire ainsi le bien en même temps que notre propre
fortune. Souvent nous ne sommes arrêtés dans notre carrière que par les
obstacles que les autres hommes, constitués en hiérarchie, multiplient sous nos
pas. L'argent les déplace ou les détruit et nous pouvons reprendre notre élan
vers les hauts sommets, vers les lointains horizons. Ne dédaignons donc pas
l'argent, par une fausse conception ou par une fausse pratique de la vertu; ne
le dédaignons pas puisqu'il est créateur d'émotions et de joies et qu'il nous
permet de servir l'idéal "en même temps que notre propre fortune.
Le
Magnétisme personnel nous y aidera considéra-_ liement. Il élargira nos moyens
d'action, il multipliera nos prises sur la. vie. Par lui nous entrerons en
,contact avec les énergies qui nous entourent, avec les sympathies qui
flottent, indécises et incertaines, autour de nous. Nous nous les
subordonnerons, nous
nous les
attacherons, nous nous les incorporerons. Elles viendront accroître d'autant
notre individualité: et nos forces personnelles, ainsi élargies et intensifiées,
agiront avec plus d'efficacité dans le champ qui leur aura été assigné. Le
monde ne sera plus alors, selon l'expression d'un spécialiste humoriste et plaisant,
« qu'une pauvre petite huître dont on ne fera qu'une bouchée. »
Mais
comment acquérir cette force si prodigieuse? — Le moyen en est simple et nous
allons le faire connaître. Qu'on nous permette toutefois apparavant de résumer
les quelques considérations théoriques que comporte le sujet:
La pensée
joue dans la vie humaine un rôle décisif, Elle agit tout autour de l'individu.
Elle est le fil qui; le relie à ses semblables et sur lequel se ramassent. pour
s'y mêler et s'y fondre en un seul courant, toutes les énergies ambiantes.
Elle a les
effets les plus divers:
1°, Elle
donne à l'homme la séduction, le charme. Elle éveille la sympathie des autres,
elle excite leur intérêt, elle provoque leur concours, Elle fait de l'homme un
centre d'attraction autour duquel viennent se grouper et se superposer toutes
les forces d'alentour.
Elle est
universellement répandue mais chez quelques-uns elle est particulièrement
agissante; chez tous, hommes ou femmes, vieux ou jeunes, elle peut le devenir;
il suffit de le vouloir.
2°. Chaque
cerveau est une sorte de réservoir d'où s'épanchent sans cesse des flots de
pensées. L'être magnétique, l'homme « fort » les attire nécessairement à soi
et son énergie personnelle s'en trouve d'autant accrue. Il se trouve donc tout
naturellement de ce fait, dans un état de supériorité notable vis-à-vis des
autres.
3°. Nous
avons vu que les pensées sont des «choses« et que, comme telles, elles exercent
une sorte d'influence mécanique et d'action moléculaire. Nous avons vu aussi
qu'elles obéissent à des lois précises, qui sont le contraire de celles du
monde physique, puisque ce sont les
pensées de même nature qui s'attirent et que ce sont les pensées de nature
contraire qui se repoussent. Il importe donc que les bonnes pensées prévalent
sur les autres dans chaque individu puisque ses mauvaises pensées ne sauraient
être neutralisées par les bonnes des autres.
4°. L'homme
est par essence un être imparfait, aussi bien au point de vue moral qu'au
point de vue mental et physique. Son cerveau est plein de lacunes et son
esprit, qui n'est que la vie de son cerveau, manque le plus souvent des
qualités essentielles à son succès. Il le sait mais il se résigne; il croit à
son imperfectibilité; il s'imagine selon le proverbe anglais: « que le léopard
ne peut pas changer de robe. » En cela il se trompe: l'homme est perfectible,
il peut modifier son cerveau, il peut « changer sa robe »; il suffit qu'il le
veuille. Nous lui donnerons cette leçon de volonté et d'énergie; mais il devra
y apporter la contribution de sa propre volonté, l'appoint de son propre
effort.
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