CONCLUSICN
J'ai la
conviction que ceux qui nous ont suivi à travers cette étude, ont eu
l'intuition de la grande vérité qu'elle contient. Dans un ouvrage de ce
caractère, nous n'avons pu évidemment qu'attirer l'attention de nos lecteurs
sur les grands faits qui sont à la base de « The Science of the And ». Nous
n'avons pu leur donner qu'un aperçu de la vérité, que soulever le voile, que
dégager un coin de l'horizon. Mais c'en est assez pour que nos lecteurs aient
pressenti les immenses espaces pleins de clarté et de lumière qui se déroulent
au loin. En un mot, notre ouvrage a eu pour objet d'indiquer les problèmes, de
dégager les résultats plus que de développer les solutions. Il tallait ou que
nous restions sur le terrain de la science pure ou sur celui de la
vulgarisation populaire. Nous avons préféré ce dernier terrain. Nous avons
mieux aimé nous adresser au grand nombre que de nous adresser à une minorité.
Le bien ne veut que par le champ qu'il couvre, Celui que nous avons réalisé
n'est pas négligeable puisqu'il s'étend indistinctement à toutes les classes
et à tous les esprits.
Si
incomplète que soit notre étude, elle satisfera cependant, nous en sommes sur,
la plupart de nos amis. Ils auront saisi le côté pratique du sujet, ils en
auront compris les immenses avantages, ils se seront familiarisés avec les
exercices pratiques qu'ils comportent; ils n'en demanderont pas davantage.
Ceux qui, cependant,
éprouveront le désir d'approfondir le sujet devront se reporter à des travaux
plus conséquents (1).
Nous
adressant à la grande majorité de nos lecteurs, nous leur disons, sous forme de
conclusion, que les principes que nous leur avons indiqués, que les exercices
que nous leur avons recommandés, que toute la science, en un mot, à la fois
théorique et pratique que nous leur avons laissé entrevoir, peut avoir sur leur
conduite, sur leur action, sur leur bonheur, sur leur destinée, une influence
décisive. Elle leur donnera un sentiment de leur individualité qu'ils
ignoraient peut-être, une pleine conscience de leur force et une connaissance
de leur « mon » que beaucoup sans doute n'avaient jamais soupçonnées. Par là,
nous pouvons dire en toute vérité que nous aurons élargi considérablement leur
personnalité et accru leur sphère d'action et leur zone d'influence.
Ceux qui
portent aux études magnétiques un intérêt spécial, se trouvent en présence
d'une véritable montagne de littérature dont l'aride ascension ne les séduit
guère. Ils savent d'ailleurs que si des grains de vérité ont germé çà et là,
ils sont étouffés par les mauvaises herbes. Ce qui caractérise cette
littérature, c'est le verbiage. On ne saurait y trouver que des mots gonflés
d'ignorance, de présomption et même parfois de cynisme. Gardez-vous de ce
fatras; n'ensevelissez pos votre intelligence sous ces décombres. Restez à la
clarté et à la lumière: vivez dans le grand air des sciences honnêtes et vraies.
La vie est courte, l'esprit est borné; sachons faire bon usage de l'une et bien
diriger l'autre.
A nos
lecteurs, nous ne saurions trop recommander les lectures pratiques et les
ouvrages honnètes. Qu'ils suivent nos préceptes et le succès viendra de lui-même,
Ils prendront peu à peu conscience de cette force qui fait qu'un homme qui la
possède prend sur les autres un ascendant marqué et leur « mot », dont ils
n'avaient peut-être pas soupçonné jusque-là l'existence, se développera chaque
jour en intensité et, en force.
Leur
existence aura pris plus de relief, leur individualité plus d'éclat, leur
conscience plus de rayonnement. Dans la multitude des hommes qui marchent sans
direction et sans but, ils apparaltront comme des êtres supérieurs, comme des
conducteurs naturels. Ils laisseront derrière eux un sillon de lumière et c'est
d'instinct qu'ils seront suivis par tous ceux qui aspirent à une humanité
supérieure.
Elevez-vous
donc au rôle que nous vous avons tracé, élevez-vous-y par les moyens que nous
vous avons indiqués, mais gardez-vous de toute précipitation et de toute
violence. La précipitation n'est point la vitesse, la violence n'est pas
l'énergie, le bruit n'est pas le courage, le geste n'est pas l'acte. L'homme
fort est l'homme tranquille, réfléchi, persévérant, tenace. L'effort est le
grand facteur du succès.
Le
sentiment de sa propre dignité en est un autre; les hommes qui se couchent à
plat ventre sont ceux que le destin écrase. Gardez-vous, lecteur, de ce malheur.
Ne descendez jamais à l'extrême humilité. L'extrême humilité conduit à la
bassesse; elle en est déjà le commencement. Ne péchez pas par excès d'orgueil;
gardez-vous de toute arrogance, mais ne vous laissez pas piétiner. « Raise your
head and face the skies. » Dressez la tête, regardez le ciel et dites-vous « Je
suis une unité de cet immense TOUT, je suis un rayon dans cette vaste lumière,
je suis une pensée dans cette universelle harmonie, »
Allez votre
chemin, ami; soyez fort, soyez ferme, soyez invincible. Ne fuyez point le
devoir, remplissez-le tout entier. Faites-le d'abord envers vous-même, puis
faites-le envers les autres. N'oubliez pas que tous les hommes sont frères et
que chacun est lié à tous. Au plus faible donnez la main, au souffrant votre appui, au
désespéré votre consolation, au révolté votre tendresse, au déchu votre pitié.
N'abusez de
personne, mais ne souffrez pas qu'on abuse de vous. Ne dites pas comme
l'Evangéliste: « Si l'on me frappe sur la joue droite, je tendrai la gauche. »
Ripostez au contraire et vigoureusement. La vie est ainsi faite que ceux qui ne
veulent point se défendre sont impitoyablement écrasés. Il faut être prèt Dour
toutes les agressions; il faut être armé pour tous les assauts. Ce n'est pas
être méchant soi-même que de combattre les méchants; c'est avoir le juste
sentiment de ses droits et le juste souci de ses intérêts. La doctrine
évangéliste peut être, au point de vue purement moral, d'une grande beauté,
mais au point de vue social, au point de vue humain, elle est mauvaise. Elle
aboutit à la résignation et souvent de la résignation elle conduit à la
servitude. Dans toutes les situation- et dans toutes les circonstances, les
droits de l'individu sont mal défendus s'il ne prend la peine de les surveiller
lui-même. Ce n'est pas seulement affaire d'intérêt, c'est aussi affaire de
dignité.
Mais le sentiment
qu'on a de ses droits et la résolution où l'on est de les faire respecter, ne
comportent pas la haine. La haine est mauvaise. Elle dégrade l'homme, elle le
rabaisse au niveau de la bête, elle en fait un être de violence et de cruauté.
N'en éprouvez jamais pour personne; qu'aucune de vos pensées n'en procède,
qu'aucun de vos actes ne s'en inspire. Allez. comme le dit le proverbe, allez
par le monde « la grâce de Dieu dans le cœur et un bon gourdin à la main. » De
ce gourdin n'abusez pas; n'en faites pas une arme offensive, mais faites-en
résolument une arme défensive. Si l'on vous attaque, servez-vous en et ne
craignez pas, quand il en est besoin, de le manier avec vigueur. Si humiliante
que puisse être la comparaison. il faut bien dire que les hommes dans leurs
rapports entre eux sont un peu comme les chiens. Ce sont ceux qui ont, ou qui
affectent le plus de confiance, qui sont le moins exposés. Qu'un chien aille
hardiment son chemin, nul ne lui dira ni ne lui fera rien;
qu'il ait, au contraire, l'air craintif et qu'il passe la tète basse et la
queue entre les jambes, les coups de pied pleuveront sur lui de tous côtés.
Gardons-nous
des passants, évitons les coups de pieds, assurons-nous la route. C'est le seul
moyen d'arriver au but et d'y arriver rapidement.
Ne faisons
de tort à personne; rendons à chacun ce qui lui est du, mais ne souffrons point
qu'on nous fasse le moindre tort ni qu'on nous manque de justice. Si chacun
suivait ces préceptes, la société serait autrement meilleure, Il ne serait
besoin ni de gendarmes, ni de juges, ni de prisons. Le monde marcherait de
lui-même vers la justice et vers la fraternité.
Gardez-vous
bien aussi de vous tromper sur l'usage de la nouvelle puissance que vous avez
découverte en vous. Si vous deviez en. faire un mauvais emploi, il eut été
préférable de vous la laisser ignorer. Nous ne l'avons mise entre vos mains
qu'à la condition que vous en fassiez un bon emploi et que vous l'affectiez à
un noble but.
S'il vous
arrive de ne pas saisir d'un seul coup tout l'enseignement que contient ce
livre, ne vous laissez pas décourager. Relisez-le attentivement, Arrêtez-vous
avec soin aux chapitres difficiles et méditez-les jusqu'à ce que vous les ayez
parfaitement compris. Ce résultat vous sera grandement facilité si vous savez
réfléchir, c'est-à-dire appliquer à vous-même les principes que nous vous
avons donnés à propos de l' concentration.
Et
maintenant, lecteur, il nous faut vous quitter. Nous ne le faisons pas sans
regret. Nous nous étions habitué à votre voisinage, nous aimions votre compagnie.
Du moins, espérons-nous que ce petit voyage à travers l'une des sciences les
plus passionnantes qui soient ne vous aura pas été inutile. Vous savez à présent
où est la vérité, où est le bonheur. Marchez-y tout droit,
Nous serons heureux de vous retrouver au but.
(1) Ce
livre n'étant qu'une introduction au problème de la culture psychique,
-recourir pour une étude complète de la question à l'œuvre de M. Henri
Durville. Le Cours de Magnétisme personnel correspond à la première étape du
développement personnel. Vers la sageusse. La Science secrète. Les Mystères
initiatiques ouvrent la voie qui mène à des buts plus élevés, à des
réalisations plus complètes (Henri Durville. imprimeur-éditeur).
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