I. - CONSIDERATIONS GENERALES
Les sources du Magnétisme personnel. — Les Lois
psychiques. — Pour développer l'Influence personnelle.
Le magnétisme personnel permet à l'homme comme
à la femme d'attirer la Considération, la Confiance, la Sympathie et
l'Amour de ses semblables ; d'obtenir les meilleures situations et d'arriver
facilement au Bonheur et à la Fortune, ou, tout au moins, au
Bien-être que nous désirons tous.
Il nous met immédiatement en
contact avec les énergies qui nous entourent, avec les sympathies qui flottent
dans l'atmosphère, et nous permet de les fixer pour développer et
perfectionner notre individualité. C'est lui qui donne au magnétiseur le pouvoir
d'opérer, même à distance, des guérisons extraordinaires ;
à l'artiste, à l'inventeur, à l'industriel, au commerçant,
la faculté de réaliser complètement leur idéal. Ainsi défini, le
magnétisme personnel est synonyme de pouvoir, puissance ou influence
personnelle.
Le Magnétisme physique, rénové par Mesmer à la
fin du XVIIIe siècle, et le magnétisme personnel peuvent être
comparés à l'aimant, car leurs propriétés présentent certaines
analogies. Soumis l'un et l'autre aux lois de la polarité (Voir notre Physique
magnétique (Henri Durville ), ils rayonnent autour de nous et agissent sur ceux
qui nous entourent. Le premier dépend du corps matériel ; le second est une
propriété des éléments psychiques qui nous animent : c'est une manifestation
des facultés de l'âme. Considérablement plus subtil et plus puissant, le
magnétisme personnel fait mieux et plus vite tout ce que l'autre peut faire ;
sa caractéristique principale est d'attirer vers celui qui le possède
à un certain degré les bonnes choses de la vie et de repousser les
mauvaises, sans faire quoi que ce soit pour cela.
les sources DU magnétisme
PERSONNEL.
— les divers auteurs qui, depuis trente à trente-cinq ans, ont traité
des moyens de développer le pouvoir personnel lorsqu'on en est dépourvu ou de
l'augmenter lorsqu'on le possède à un certain degré, ne sont pas
absolument d'accord. Quelques-uns affirment qu'il est partout dans la nature,
et que, par la respiration pratiquée d'après certaines règles,
chacun peut le prendre dans l'air ambiant. D'autres cherchent à démontrer
qu'il est dû à un certain échange se faisant d'un cerveau à
l'autre et qu'on peut le prendre dans la force musculaire. Pour certains, il
tient, surtout, au végétarisme, à la chasteté, à l'ascétisme,
à la volonté.
Dans toutes ces théories, il y a une large part de
vérité, mais aucune d'elles ne la renferme complètement. La
manière de respirer, l'hygiène alimentaire et le fait de
gaspiller maladroitement ses forces dans les plaisirs sexuels trop souvent
répétés, jouent, certainement, un rôle considérable au point de vue de la santé
physique, intellectuelle et morale. La Volonté est
indispensable, mais ce qui vaut mieux encore, c'est la Pensée convenablement
exprimée, l'accomplissement de bonnes actions et la pratique des vertus.
La
puissance personnelle est en nous et non pas hors de
nous. C'est la manifestation pure et simple de notre Force psychique
parvenue à un degré relativement élevé. Elle est en rapport direct avec
nos facultés intellectuelles et morales, qui tiennent elles-mêmes
à notre évolution. Donc, en cultivant convenablement nos facultés, nous
nous perfectionnons et nous évoluons. Elle existe, naturellement, chez un
certain nombre d'individus qui s'imposent à l'attention générale, qui
sont heureux et bien portants, qui parviennent facilement au but de leurs désirs
et réussissent en tout; tous les autres peuvent la développer, car elle est
à l'état latent chez chacun de nous.
Je tiens à rendre hommage à trois auteurs
qui m'ont inspiré et que je cite fréquemment dans le cours de cet ouvrage.
C'est d'abord Prentice Mulford, le précurseur de la doctrine qui s'est
rapidement répandue aux Etats-Unis sous le nom de Pensée nouvelle, Culture
mentale ou Culture psychique ; puis William Walker Atkinson, qui l'a suivi de
près, et Victor Turnbull, qui attribue le pouvoir personnel à une
force particulière agissant par attraction et répulsion comme l'aimant
et l'électricité. Cette force se manifeste sous forme de Courants mentaux
analogues aux courants électriques, qui vont presque constamment d'un cerveau
à l'autre (fig. 1) ; et les plus influents sont ceux qui savent
emmagasiner en eux, dans une sorte de batterie de réserve, la plus grande somme
de force qui leur appartient en propre ou qu'ils puisent chez les autres.
Quoique cette théorie ne me semble résoudre que certains côtés de la question,
la théorie des « courants mentaux » mérite d'être prise en considération.
Fig. 1. — Les
courants mentaux de turnbull
les Lois psychiques. — Dans le monde physique,
l'harmonie résulte de la loi des contraires. Les effets de l'aimant et de
l'électricité constituent le type le plus apparent de l'application de cette
loi ; les pôles ou fluides de même nom se repoussent ; les pôles ou
fluides de noms contraires s'attirent. Il en est de même pour le
magnétisme humain, qui n'est qu'une propriété, qu'un mouvement de la
matière, comme je l'explique dans ma Physique magnétique.
Les lois psychiques sont inverses ; ce sont les
semblables qui s'attirent et les contraires qui se repoussent. On peut les
formuler ainsi ; les Pensées et les Actions de même nature s'attirent et
font naître ou augmentent la considération, la sympathie, la confiance et
l'amour que les individus sont susceptibles d'avoir les uns pour les autres ;
les Pensées et les Actions de nature opposée se repoussent et donnent lieu
à l'antipathie, à la méfiance et à la haine.
Nos pensées peuvent être considérées comme des
corps matériels ; et, à ce titre, en dehors de ces lois
physico-psychiques, elles sont, encore, soumises à des lois chimiques
analogues à celles qui président à la composition et à la
décomposition des corps qui tombent sous nos sens. Ainsi, elles se communiquent
et s'échangent, allant continuellement d'un individu à un autre sans que
nous en ayons conscience ; et lorsqu'elles sont de même nature sans
être identiquement semblables, elles ont, une sorte d'affinité les unes
pour les autres qui leur permet de se combiner pour former des pensées, des
idées et des dispositions nouvelles. C'est ce qui explique notre changement
d'opinion après avoir écouté passivement un conférencier ou un ami
sympathique traitant un sujet quelconque qui ne nous est pas entièrement
familier. C'est ce qui explique, aussi, la modification de nos besoins, de nos
désirs, de nos penchants, lorsque nous fréquentons constamment un individu ou
un groupe d'individus qui pensent et agissent d'une façon différente de la
nôtre. Cette vérité admise depuis longtemps a donné naissance à ce
proverbe : Les mauvaises fréquentations corrompent les bonnes mœurs.
pour DÉVELOPPER L'INFLUENCE PERSONNELLE, tous les moyens physiques
prescrits par l'hygiène pour augmenter et régulariser les forces
physiques sont bons, surtout si on les emploie aussi pour augmenter l'énergie
de la Volonté et conquérir la maîtrise de soi. Il faut faire des efforts pour
se dégager de tout sentiment d'égoïsme, faire le bien et éviter le mal ;
et, surtout, apprendre à penser.
Sachez que rien ne se perd, que
rien n'est indifférent dans la vie et que nos Pensées les plus simples en
apparence influent sur nous comme sur ceux qui nous entourent, et qu'elles sont
la cause directe de notre bonheur ou de notre malheur.
Les Pensées que nous émettons avec
persistance s'attachent à nous, en attirent d'autres de même
nature et forment autour de nous une sorte d'atmosphère, d'aura (mot
latin qui signifie souffle, vapeur subtile), plus ou moins dense, plus ou moins
étendue, qui constitue un quelque chose de notre personnalité ( Nous avons développé cet aspect
du problème dans notre Cours supérieur d'influence personnelle
(télépsychie, les actions psychiques à distance) (Henri Durville). De
cette atmosphère rayonnent autour de nous des prolongements que l'on
peut comparer à des courants électriques, ou mieux encore aux lignes de
forces que l'on observe autour des aimants, comme le montre le fantôme
magnétique (Fig. 2 et 3). Ainsi, si nous émettons
des pensées de bonté et de bienveillance, nous attirons du dehors des pensées
analogues et gagnons, en même temps, la confiance et la sympathie de ceux
qui sont bons et bienveillants ; tandis que si nous ne pensons qu'à la
persécution, à la haine, à la vengeance, à la jalousie,
nous attirons des pensées de cette nature qui viennent entretenir et même
grossir notre aura ; et, tout en éloignant de nous ceux qui peuvent nous
être utiles, nous attirons les maniaques, les obsédés, les jaloux, les
méchants, les rageurs, ce qui justifie amplement ce proverbe : Qui se
ressemble s'assemble.
|
|
Fig. 2 et 3.
Fantôme magnétique
C'est, ainsi, que nous sommes sympathiques ou antipathiques,
que nous nous rendons heureux ou malheureux, que nous faisons tourner la roue
de la fortune pour ou contre nous ; en un mot, que nous faisons notre propre
destinée.
Demandez et vous recevrez,
frappez et l'on vous ouvrira, nous dit l'Evangile.
Ces affirmations sont absolument exactes en ce sens : Mettez-vous dans les
conditions exigées pour cela, c'est-à-dire croyez à la
possibilité d'obtenir ce que vous demandez et veuillez l'obtenir comme une
chose qui vous est due, vous pouvez avoir la certitude absolue que, si cela ne
nuit en rien à la considération et à l'intérêt de vos
semblables, vous obtiendrez, sinon tout ce que vous aurez demandé, du moins une
quantité proportionnelle à la sincérité de votre demande et à la
somme de Volonté que vous aurez dépensée en vue de l'obtenir. Il n'y a pas
d'autre difficulté que celle de penser et vouloir avec énergie, persistance et
persévérance.
La volonté, surtout lorsqu'elle est aidée par la foi,
est la première des puissances ; c'est la force la plus considérable que
nous ayons à notre disposition, et c'est en elle que repose l'unique
fondement des miracles et de la magie antique ( Voir notre ouvrage : Les Guérisons miraculeuses ).
Ce n'est pas une Volonté supérieure qui nous accorde la
chose demandée ; mais on pourrait dire que cette chose était là,
à une certaine distance, à la disposition de celui qui saurait la
prendre. C'est ce qui explique l'efficacité réelle de la prière. Lorsque
celle-ci est véritablement sincère, elle possède des propriétés
suffisantes pour attirer sur le croyant une somme plus ou moins grande de
consolations, de satisfactions et, même, d'avantages matériels. En effet,
il paraît évident que lorsqu'un catholique prie avec ferveur saint Antoine de
Padoue, par exemple, pour retrouver un objet perdu, très souvent il
retrouve immédiatement cet objet, quand, selon toute probabilité, il ne
l'aurait retrouvé qu'au bout d'un temps plus ou moins long. La théorie de ce phénomène est bien simple : ce
n'est pas le personnage invoqué qui a exaucé la prière ; mais, par sa
foi, le croyant s'est mis dans les dispositions psychiques convenables pour
attirer à lui les influences qui étaient susceptibles de guider
utilement ses recherches.
Les guérisons dites miraculeuses de Lourdes et
d'ailleurs s'expliquent de la même manière. Par le désir de
guérir, par les émotions du voyage et, surtout, par la foi, les pèlerins
se mettent dans les conditions voulues pour attirer à eux les
influences, les forces, — les spirites disent les fluides, les catholiques, les
grâces — et autres agents qui sont susceptibles de déterminer la guérison ;
puis, sous l'empire de l'action physique exercée par l'immersion dans la
piscine, une réaction assez violente se produit pour vaincre un mal qui restait
invincible sous l'action des divers moyens que le médecin avait pu employer.
Il en est de même pour le plus grand nombre des
effets spirites : le médium dédoublé, aidé de la force, des fluides des
assistants, attire à lui, du milieu ambiant, tous les éléments qui sont
nécessaires à la production des phénomènes ( Voir notre ouvrage :
Le Fantôme des vivants. Recherches expérimentales sur le dédoublement des corps
de l'homme (Henri Durville ).
Les sentiments, les qualités, les
défauts, les passions, je dirai même toutes les propriétés physiques et
morales que possèdent ou peuvent posséder les êtres vivants sont,
dans la nature, sous une forme réelle, matérielle, presque palpable, et chacun
y prend ou peut y prendre ce qu'il est susceptible d'assimiler. Connaissant les
lois qui président aux manifestations de ces phénomènes de la vie
psychique, on peut attirer à soi les bonnes choses et éloigner les
mauvaises. Ce pouvoir est universel ; il n'est pas limité à l'homme, car
on l'observe dans l'instinct et dans la manière d'être des animaux. En
descendant les degrés de l'échelle ontologique, on le trouve à un degré
très élevé chez les plantes, qui possèdent toutes des propriétés
particulières à leur espèce. C'est par lui que la
belladone puise l'atropine dans le milieu ambiant ; que le pavot somnifère
y puise l'opium qui nous donne la morphine, chère à certains
déséquilibrés ; ou, mieux encore, que certaines algues marines absorbent
beaucoup de brome et d'iode, quoique ces corps ne se trouvent qu'en quantité
infinitésimale dans l'eau de la mer. Si chaque plante, considérée
individuellement, peut, ainsi, puiser dans le milieu où elle se trouve
les principes qu'elle contient, c'est évidemment parce que ces principes y sont
déjà et que son organisation lui permet, de les prendre à
l'exclusion des autres.
Apprenons, donc, à faire au moins ce que font
les végétaux, c'est-à-dire à puiser dans la nature les principes,
les agents, les forces qui nous sont nécessaires pour assurer notre bonheur.
Par des connaissances techniques relativement peu étendues, mais, surtout, par
la culture, le développement et l'accroissement de nos facultés mentales, nous
pouvons tous y parvenir à un degré plus ou moins élevé. C'est ce que je
vais tâcher de vous démontrer. Pour y parvenir, je prendrai pour base cette affirmation
de Prentice Mulford :
les pensées sont des choses. Je ne ferai que peu de théorie,
car j'attache plus d'importance aux faits ; et, dans tous les cas, je prendrai
les meilleurs procédés d'éducation partout où je les trouverai.
On dit, toujours, à ceux qui sont affligés : Ne
pensez pas à vos maux ; si vous êtes tristes, pensez à la
gaieté ; mais on ne leur précise pas ce qu'ils doivent faire pour cela. Je vous
le dirai. J'expliquerai comment on peut remplacer les pensées sombres, désespérantes
et nuisibles qui dépriment, par des pensées riantes et gaies qui apportent
l'espérance vivifiante, le courage et la force permettant de vaincre les
obstacles qui s'opposent à la réussite et au bonheur de chacun.
Ayez la certitude absolue que
cette étude vous servira à améliorer votre situation dans une large
mesure ; mais sachez aussi que pour que la puissance personnelle atteigne un
degré très élevé, il faut une bonne intelligence naturelle guidée par un
raisonnement logique et sain, beaucoup de discernement, de tact et de bon sens
; de la bonté, de la discrétion, et, par-dessus tout, une volonté
inébranlable.
Fig. 4. — Tête d’oiseau
Obtenue par la main gauche de M. Dargel et la main
droite de Mme Agulana, les doigts de chacun d'eux étant placés sur un grillage
à un centimètre du bain révélateur ; 12 minutes de pose. — La
tête de l'oiseau se trouva en bas et vers le milieu du cliché, le bec
dirigé en haut.
Fig. 5. — Une bouteille
Obtenue par M. darget, en pensant à une bouteille.
Elle est debout, vers le milieu du cliché, un peu à droite, au-dessus de
l'une des taches blanches du bord inférieur.
Quelques mots encore pour terminer ces considérations.
Soyez bien persuadés que la pensée, même sans le secours de la volonté,
modifie tout ce qui vous entoure, qu'elle donne aux choses des qualités
nouvelles qui s'ajoutent à celles qu'elles possèdent en propre ;
qu'avec le secours de la volonté, elle grée réellement, non pas seulement des
images, mais des agents, des forces, des corps même possédant les
propriétés physiques et chimiques des corps matériels, corps qui agissent, se
meuvent et sont susceptibles de communiquer le ton de leurs mouvements, ainsi
que leurs qualités propres, aux êtres et aux choses placées dans la
sphère de leur action.
Fig. 6. — Une canne
Obtenue par Cdt Darget, en regardant une plaque dans le
bain révélateur et en posant ses doigts du côté verre, en voulant fortement
reproduire l'image de sa canne qu'il avait préalablement regardée avec fixité.
Si les pensées et les différents états de l'âme
existent réellement au point de vue matériel, on doit pouvoir les
photographier. En effet, cet enregistrement sur la plaque photographique est
non seulement, possible, mais il est certain. Le docteur Baraduc (V. L'Ame
humaine, ses mouvements, ses lumières et l'iconographie de l'invisible
fluidique, 1896 ; Les Vibrations de lu vitalité humaine, 1904) et le commandant
Darget en ont obtenu de remarquables spécimens. Les clichés des figures 4, 5, 6,
7 et 8 ont été obtenus par ce dernier, lorsqu'il était chef d'escadron au 2e
régiment de cuirassiers en garnison à Tours.
|