III. — RESPIRATION PROFONDE
Respiration normale. — Respiration
profonde. — Danse du ventre. — Hygiène de la respiration
Chez l'homme et les animaux
supérieurs, la Respiration se fait par les poumons. C'est sous son action, au
contact des lobules pulmonaires, que le sang veineux se transforme en sang
artériel, en rejetant au dehors l'acide carbonique dont la dénutrition l'a
chargé, pour se recharger d'oxygène.
respiration
normale.
— La Respiration normale se fait en deux temps : 1° l'inspiration qui apporte
de l'air frais, vivifiant et aussi pur que possible ; 2° l'expiration, qui
chasse au dehors l'air impur et les gaz que l'organisme ne peut plus utiliser.
En venant au monde, l'enfant
respire normalement de trente-cinq à trente-huit fois par minute. La
respiration devient moins fréquente au fur et à mesure que l'on avance
en âge, de telle façon que l'adulte respire, seulement, de dix-huit à
dix-neuf fois. La maladie, les émotions violentes, la pression atmosphérique
même modifient, plus ou moins, la fonction respiratoire.
Les poumons et le cœur, dont
les fonctions respectives sont la respiration et la circulation, exercent
réciproquement une très grande action l'un sur l'autre, de telle façon
que le cœur bat toujours trop fort lorsque la respiration est précipitée
et qu'il ne bat pas assez lorsqu'elle est trop faible. Le cœur bat environ
quatre fois pendant que nous respirons une fois, c'est-à-dire pendant
que nous exécutons complètement les deux temps de la respiration.
Le poumon et le cœur peuvent
être considérés, dit Papus, comme deux roues à engrenages montées
l'une sur l'autre, ce qui fait que toute augmentation dans le rythme
respiratoire se trouve reproduite et multipliée dans le système
cardiaque et, par suite, dans la circulation tout entière. La
respiration est, donc, le grand balancier de l'organisme chargé de rétablir
l'équilibre dès que cet équilibre est détruit par une déperdition
dynamique quelconque. (Traité élément, de Magie prat., 1893, p. 142.)
La régularité de la respiration,
qui se manifeste extérieurement par ce que l'on appelle le souffle, est le
signe le plus apparent de la vie physique.
Après avoir formé l'homme
du limon de la terre, le créateur l'anima, nous dit Moïse, en répandant
sur lui un souffle de vie (Genèse, c. 2, v. 7).
Lorsque l'Ame abandonne le corps
périssable à la terre qui l'a nourri, on dit, ordinairement, que nous
exhalons le dernier souffle, que nous rendons le dernier soupir.
C'est par le souffle, de bouche
à bouche, que les prophètes des Cévennes, célèbres au
temps des Dragonnades, communiquaient l'inspiration prophétique aux croyants
qui, jusque là, avaient échappé à cet effet de l'enthousiasme
religieux ; c'est, aussi, par l'insufflation de bouche à bouche que
certains exorcistes guérissaient les possédés.
Il est évident que lorsqu'on
respire à pleins poumons, on présente le plus ordinairement toutes les
apparences de la santé physique ; tandis que l'essoufflement, l'oppression,
comme la difficulté de respirer à un titre quelconque, indiquent,
toujours, une faiblesse générale ou locale ; dans tous les cas, elle est
l'indice d'un déséquilibre plus ou moins grand.
Les poumons, organes de la
respiration, sont, donc, chez l'homme sain, robuste et fort, une importante
source d'énergie qu'il peut utiliser pour lui, au point de vue purement
physique d'abord, puis, comme on le verra plus loin, au point de vue psychique.
Les mouvements respiratoires ne se
produisent pas de la même manière chez tous les individus ; ils
sont, généralement, assez différents chez l'homme et chez la femme. Les physiologistes
les classent en types abdominal, costo-inférieur et costo-supérieur.
Les figures 20 et 21, tirées du
Dictionnaire de Médecine de Littré, édit. de 1886, montrent l'étendue des
mouvements antéro-postérieurs dans la respiration ordinaire et dans la
respiration forcée.
Type abdominal. — Chez certains
individus, la respiration calme ne se révèle que par le mouvement du
ventre, qui devient saillant dans l'inspiration et se retire dans l'expiration.
Ces mouvements trahissent les contractions et les relâchements alternatifs du
diaphragme, qui, dans ces cas, ne fait que déprimer les viscères
abdominaux. Les côtes semblent immobiles ; les inférieures seules sont
entraînées au dehors et en bas, en suivant, au moment de l'inspiration, les
mouvements des viscères abdominaux, qui dilatent les flancs en
même temps qu'ils distendent la paroi antérieure du ventre.
Ce type s'observe constamment dans
le premier âge, quel que soit le sexe ; mais, au bout d'un nombre variable
d'années, on voit s'établir des différences entre les garçons et les filles. Le
plus grand nombre de ces dernières perdent ce type qui persiste chez un
grand nombre d'hommes. C'est le type de la respiration du lapin, du chat, du
cheval.
Fig. 20 et 21. — Diagramme des divers types de respiration
Le trait, noir indique par ses
deux bords les limites de l'inspiration et de l'expiration ordinaires. La ligne
pointillée répond à l'inspiration forcée. Le contour de la silhouette
à l'expiration forcée.
Type costo-inférieur. — Les mouvements
respiratoires sont très apparents au niveau des sept dernières
côtes ; ils diminuent à mesure qu'on remonte vers le sommet de la
poitrine, qui semble immobile. Le sternum est un peu porté en avant dans sa
partie inférieure. La paroi abdominale est immobile ; parfois même, elle
s'aplatit pendant l'inspiration pour reprendre un état de gonflement à
l'expiration. Ce type respiratoire s'observe rarement chez la femme ; chez
l'homme, il est à peu près aussi fréquent que le type abdominal.
C'est le type de la respiration du chien.
Type costo-supérieur. — La plus
grande étendue des mouvements a lieu sur les côtes supérieures, qui sont
portées en haut et, en avant. La clavicule, le sternum et la première
côte se soulèvent et ce mouvement se propage, mais en s'affaiblissant,
de la partie supérieure à la partie inférieure de la poitrine. C'est le
type respiratoire du plus grand nombre des femmes, type qui s'exagère
encore par l'usage du corset. On l'observe également chez les femelles du plus grand
nombre des mammifères, surtout vers la fin de la gestation.
La respiration se fait rarement
d'une façon complète. Très souvent, la partie supérieure des
poumons, la pointe, fonctionne à peine, et cette inertie est la cause
directe ou indirecte du plus grand nombre des phtisies pulmonaires. C'est
toujours dans cette partie affaiblie, atrophiée par le manque de travail, que
se forment les tubercules qui envahiront, plus tard, les différentes parties de
l'organe.
La respiration défectueuse ou
incomplète est, non seulement la cause la plus ordinaire du plus grand
nombre des affections chroniques des poumons, mais elle constitue l'une de
celles qui, souvent, font naître ou entretiennent certains troubles de la
circulation et de l'innervation. Elle est encore une cause directe de
l'agitation ou de la timidité chez ceux qui ne sont pas maîtres
d'eux-mêmes.
La Respiration normale,
c'est-à-dire complète, a, donc, une importance considérable, pour
les poumons d'abord, pour l'ensemble de l'organisme ensuite. Les médecins
hygiénistes l'ont compris. Ils recommandent, à juste raison, de porter
toute aon attention à ce qu'elle soit faite complètement.
Ils prescrivent même la
gymnastique respiratoire, qui consiste à associer à l'inspiration
et à l'expiration certains mouvements des épaules, et, surtout, des
mouvements d'élévation et d'abaissement des bras pour augmenter ou diminuer
successivement la capacité de la cage thoracique.
Ces méthodes me paraissent
excellentes, car elles donnent des résultats certains. Dans tous les cas, on
recommande maintenant, presque partout, aux personnes faibles et débiles qui
sont menacées de phtisie pulmonaire, de respirer aussi complètement que
possible. Mais pour le plus grand nombre d'entre elles, les méthodes sont trop
compliquées ; dans tous les cas, je préfère celle que je décris sous le
nom de Respiration profonde.
respiration
profonde.
— Les bons effets de la Respiration profonde sont connus depuis longtemps.
Platon et Kant l'ont recommandée, en conseillant de garder l'haleine le plus
longtemps possible.
Quelques auteurs américains
affirment que la Puissance personnelle se trouve exclusivement dans l'air que
nous respirons et que chacun de nous peut la prendre au moyen de la respiration
pratiquée selon certaines règles.
Tout en étant exagérée, celte
affirmation est en partie vraie. L'air atmosphérique, chargé du Magnétisme de
la lumière solaire, saturé d'électricité et de ce magnétisme qui
entraîne constamment l'aiguille aimantée dans la direction du Sud au Nord,
rempli de gaz, de forces physiques et psychiques qui échappent à notre
analyse, est, certainement, le réservoir le plus vaste et le mieux rempli que
nous ayons à notre disposition pour y puiser librement certaines
énergies qui nous sont nécessaires.
Depuis des milliers d'années, les
Hindous pratiquent la respiration profonde et, de ce fait, ils sont parvenus
à acquérir des pouvoirs, dont l'étendue tient du prodige. Ils admettent
qu'à certaines heures et sous certaines influences, nous respirons par
une narine seulement, tandis qu'à d'autres heures et sous d'autres
influences, nous respirons par l'autre narine ; mais leur théorie est trop
compliquée pour que je m'y arrête.
En s'habituant à respirer
profondément, on peut parvenir rapidement à développer en soi la force
physique et la force morale à un certain degré. Pour prendre cette
habitude, je dirai que les exercices doivent se faire sans fatigue, que l'on
doit s'exercer, d'abord, timidement, en quelque sorte à titre d'essai,
puis, plus hardiment pour arriver à un entraînement progressif.
Préparation. — Avant tout, on doit
chercher à respirer longuement d'une manière constante, uniforme,
profonde, en donnant aux mouvements respiratoires le rythme lent et régulier
des grands souffles. La poitrine et l'abdomen doivent se soulever et s'abaisser
régulièrement, les épaules rester immobiles. La bouche doit être
close pour laisser entrer et sortir l'air par les narines seulement, qui
doivent se dilater et se contracter avec la régularité d'une machine de
précision.
Les exercices de respiration profonde
différent de la respiration normale par la durée de l'inspiration et de
l'expiration qui doivent être prolongées aussi longtemps que possible et
séparées l'une de l'autre par un temps d'arrêt également aussi long que
possible. Cet arrêt a pour but de garder l'haleine qui augmente la
capacité pulmonaire, pour chercher à conserver normalement une certaine
partie de cette augmentation momentanée. La respiration profonde peut
être pratiquée à toute heure du jour ou de la nuit, debout, assis
ou couché. Je donne, toutefois, la préférence à cette dernière
position.
Exercices. — Etant confortablement
étendu sur le dos, soit au lit, soit sur une chaise-longue, desserré et bien
à son aise, détendre, d'abord, ses membres, relâcher ses muscles et
chercher à se dégager, le plus possible, de ses liens physiques, puis,
porter toute son attention sur la respiration que je divise en trois temps :
l'inspiration, un temps d'arrêt, pendant lequel on conserve son haleine,
et l'expiration.
L'inspiration doit se faire
très lentement, en élevant progressivement la poitrine et l'abdomen
comme pour les ouvrir et permettre à l'air d'y pénétrer plus
profondément et en plus grande quantité, et lorsqu'on ne peut plus aspirer, on
s'arrête pour garder l'haleine aussi longtemps que possible ; lorsqu'on
ne peut plus la garder, on la rejette lentement par l'expiration, en abaissant
la poitrine et l'abdomen, comme pour chasser tout l’air qu'ils contiennent ou
pourraient contenir.
Il n'est pas aussi facile qu'on le
pense de respirer ainsi, car on est toujours poussé à exécuter les
mouvement beaucoup plus vite. Tous les efforts doivent, donc, être faits
pour augmenter la durée des trois temps de la respiration profonde. Au début,
les muscles de la figure se contractent et l'on se fatigue vite. Il faut se
reposer, bien se persuader de l'importance de cet exercice et le recommencer
pour se reposer encore. Les organes s'assouplissent peu à peu, les
difficultés du début disparaissent et, au lieu de se fatiguer, on ne tarde pas
à éprouver un sentiment de calme et de bien-être qui s'accompagne,
toujours, d'une somme plus ou moins grande de force physique et, même, de
force morale.
On s'astreint, par exemple,
à respirer dix fois de suite, sans s'arrêter, en mettant douze
secondes pour exécuter l'inspiration, douze secondes pour l'arrêt et
douze secondes pour l'expiration, soit en tout trente-six secondes.
Au bout de six à huit
jours, au lieu de respirer dix fois de suite, sans se reposer, on respirera
douze, puis quinze fois.
Plus tard, tout en laissant le
temps d'arrêt à douze secondes, on portera la durée de
l'inspiration, comme celle de l'expiration, à quinze, vingt et,
même, à vingt-cinq secondes. On fera, d'abord, dix respirations
complètes avant de se reposer, puis douze, quinze, dix-huit, vingt et,
même, vingt-cinq. Il faut s'efforcer d'augmenter la durée de
l'inspiration et de l'expiration, ainsi que le nombre des aspirations
complètes, sans se reposer. On s'efforcera également d'élever et
d'abaisser la poitrine et l'abdomen comme le montrent les flg. 20 et 21 pour la
respiration forcée.
Il est bon de s'astreindre
à taire tous ces exercices avec une seule narine, tantôt la droite,
tantôt la gauche, en bouchant l'autre avec un doigt.
Les résultats de ces exercices
sont prodigieux. Exécutés avec régularité, deux à trois fois par jour,
pendant six à huit semaines seulement ils procurent un sentiment de
force physique et morale que l'on était loin de soupçonner. Dès les
premiers exercices l'expression du visage se modifie, le regard prend de
l'assurance et le cœur se gonfle d'espérance. On se développe de jour en
jour ; les forces physiques et morales grandissent, l'énergie s'accroît,
l'activité redouble, tous les petits malaises que l'on pouvait éprouver
disparaissent et la santé s'affermit. On se fatigue moins en exécutant des
travaux pénibles ; on brave la chaleur et le froid sans crainte de jamais
s'enrhumer. On est moins impressionnable, plus rassuré, plus hardi, et les
émotions, qui laissaient leur empreinte pénible pendant un temps plus ou moins
long, ne laissent plus que des impressions insignifiantes qui disparaissent
rapidement. Pour développer l'énergie de la volonté, il suffit de s'astreindre
à répéter les exercices quatre à cinq fois par jour, pendant
douze à quinze minutes, en prolongeant de plus, mais avec une
progression régulière, la durée de chacun d'eux ; et si l'on
s'astreignait à les prolonger pendant des années, on obtiendrait des
résultats prodigieux.
En procédant doucement et avec
méthode, on peut améliorer presque toutes les affections organiques passées
à l'état chronique et en guérir complètement un certain nombre,
surtout celles des poumons, du cœur, de l'estomac et de l'intestin. Il en
est de même de l'anémie, des troubles nerveux, des difficultés de la menstruation
chez la femme et de tous les cas où la circulation se fait mal. On peut
même vaincre les défauts de la prononciation, y compris le bégaiement ;
et les journaux de médecine ont signalé un cas d'ozène, affection
microbienne considérée comme incurable, complètement guérie en quelques
mois. Lorsqu'on est obsédé par une idée que l'on ne peut pas chasser, cette
idée disparaît comme par enchantement si l'on respire profondément trois
à quatre fois de suite.
danse du
ventre. —
Voyons, maintenant, comment on peut faire cesser les effets des émotions
violentes qui n'auraient pas complètement disparu sous l'action de la
Respiration profonde. Quelques mots de théorie sont, encore, nécessaires pour
faire comprendre le mécanisme des moyens à employer pour cela.
Comme l'animal, l'homme a
l'instinct de la conservation. En présence d'une cause qui met sa vie en danger
ou menace seulement de lui causer une douleur ou même une sensation
désagréable, il éprouve une émotion plus ou moins grande et, parfois, il a
peur.
Les effets de l'émotion ne sont
pas les mêmes chez tous les individus. Ceux qui sont Maîtres
d'eux-mêmes gardent leur sang-froid au moment du danger, rassemblent
leurs forces pour les employer utilement et même en empruntent d'autres
au milieu ambiant. Au contraire, ceux qui manquent de Volonté ne conservent pas
leur sang-froid ; ils s'affolent et sont maîtrisés par leurs impressions. Il en
résulte, toujours, une incapacité plus ou moins grande de parer au danger et
des troubles graves, tels que l'hystérie, l'épilepsie, la paralysie, la folie,
la mort même peuvent en être la conséquence.
Dans les premiers cas, toutes les
fonctions sont plus ou moins troublées ; la circulation et la respiration sont
accélérées ; le cœur bat avec violence, la face pâlit, car les vaisseaux
capillaires plus délicats du visage se contractent et refoulent le sang dans
les parties profondes qui se congestionnent.
Les artères et les veines
sont, alors, gorgées de sang et le cerveau, menacé d'apoplexie, peut perdre
complètement son aptitude à gouverner l'organisme. La force
nerveuse s'accumule dans les plexus, plus particulièrement au plexus
solaire, et l'on éprouve une impression de trop-plein, de gêne, de
malaise, d'anxiété plus ou moins considérable dans la région de l'estomac, qui
semble avoir reçu un choc intérieur violent. Ces malaises durent plus ou moins
longtemps. Lorsqu'ils se prolongent, on peut les faire cesser rapidement en
rétablissant la circulation abdominale, qui est profondément troublée. Que
faut-il faire pour cela ?
— D'abord ceux qui pratiquent la
Respiration profonde selon les règles que je viens d'indiquer,
deviennent de plus en plus capables de maîtriser leurs impressions. Les
émotions légères qui laissaient, autrefois, à leur suite certains
troubles n'en laissent plus, et les plus violentes, qui étaient suivies de
troubles profonds, ne laissent plus que des malaises peu intenses. Ces malaises
peuvent disparaître rapidement en pratiquant la Respiration profonde pendant
six à huit minutes, après avoir relâché ses muscles pendant
quelques instants. Mais il est un procédé bien plus expéditif, qui n'est qu'une
forme de la Respiration : c'est ce que l'on pourrait appeler les premiers
principes de la Danse du ventre.
Cette « danse du ventre »
peut être pratiquée debout, assis ou couché, comme la Respiration
profonde ; je préfère cette dernière position. On la fait
également en trois temps : élévation, repos, abaissement ; mais chaque temps ne
doit pas durer plus de deux secondes. Les mouvements d'élévation doivent
correspondre avec l'inspiration ; l'abaissement avec l'expiration. Comme le
montre la ligne pointillée de la figure 22, ils seront limités à
l'abdomen, ou, tout au plus, à la partie inférieure de la poitrine.
L'effet est immédiat, et leur
théorie, toute physiologique, est facile à comprendre : par les
mouvements imprimés à l'abdomen, les surfaces intérieures glissent les
unes sur les autres et se massent réciproquement ; l'effet de ce massage est de
faire cesser la congestion et rétablir la circulation.
Une friction circulaire pratiquée
sur l'estomac d'abord, puis sur le ventre, par une personne quelconque, produit
un effet analogue, surtout si cette personne sait magnétiser.
La constipation habituelle cesse
facilement sous l'action de la danse du ventre pratiquée pendant huit à
dix minutes, deux à trois fois par jour.
Fig. 22. — Danse du ventre
Les peurs maladives, les phobies
morbides peuvent, également, disparaître ; mais il faut pratiquer
régulièrement la respiration profonde que l'on combine avec la danse du
ventre, en s'aidant du raisonnement.
hygiène
de la respiration.
— Le nez joue un très grand rôle dans la respiration ; c'est lui qui est
chargé de filtrer l'air pour que le larynx et les bronches le reçoivent aussi
pur que possible et à la température voulue. Si le nez est bouché,
même incomplètement, il remplit mal ses fonctions, et l'on est
exposé aux maux de gorge et d'oreilles, ainsi qu'aux affections pulmonaires. Il
faut se moucher fréquemment jusqu'à ce que les narines fonctionnent
librement. Si la respiration ne devient pas libre par ce moyen, il faut priser
un peu de camphre, de tabac, de menthol mélangé avec de l'acide borique, et
faire des irrigations nasales avec de l'eau salée (une cuillerée à
dessert de sel de cuisine pour un demi-litre d'eau bouillie tiède). Si
la difficulté persiste pendant plusieurs semaines en dehors de ce que l'on
appelle vulgairement le rhume de cerveau, les fosses nasales peuvent être
le siège d'obstacles matériels, de polypes, par exemple ; il faut,
alors, s'adresser au chirurgien.
II ne faut jamais serrer les deux
narines en se mouchant, car le mucus nasal, violemment comprimé, peut
être chassé dans l'oreille moyenne par la trompe d'Eustache et donner
lieu à une otite qui pourrait entraîner la surdité. En soufflant, les
narines doivent être largement ouvertes ; il est bon de les vider
successivement l'une après l'autre. Pour cela, on en ferme une avec un
doigt en soufflant fortement par l'autre.
II est dangereux d'avaler le mucus
nasal qui tombe dans la gorge ; car, chargé de principes toxiques destinés
à être expulsés par le mouchage, il peut devenir une cause de
maladie du tube digestif.
En général, notre santé est
d'autant meilleure que nous respirons un air plus pur.
Dans une chambre étroite où
couchent plusieurs personnes, l'air est rapidement vicié par l'acide carbonique
provenant de l'expiration ; et, dans ces conditions, ce gaz est un poison pour
l'organisme.
Il faudrait dormir dans une
pièce vaste, bien aérée, exposée au soleil ; mais nous n'avons pas tous,
loin s'en faut, l'avantage de posséder une chambre à coucher de cette
nature. On peut remédier à cet inconvénient en prenant certaines
précautions.
D'abord, coucher dans la direction
du méridien, la tête au Nord et les pieds, au Sud, ou en cas d'impossibilité,
la tête à l'Est et les pieds à l'Ouest (Voir, à ce
sujet, ma Physique magnétique) ; s'habituer à coucher la fenêtre
ouverte, en foute saison, et à ne craindre ni le froid, ni l'humidité.
Néanmoins, par les froids intenses ou pendant la pluie, ceux qui ne voudront
pas se hasarder à dormir la fenêtre ouverte, pourront la fermer ;
mais ils devront prendre les précautions suivantes : laisser la porte de la
chambre ouverte si possible et ne pas baisser le tablier de la cheminée, pour
permettre à l'air de se renouveler. Ne pas laisser de poêle allumé
dans la chambre pour dormir, car la combustion consomme de l'oxygène qui
nous est nécessaire et laisse, souvent, à la place de l'oxyde de carbone
qui nous empoisonne. Ne pas laisser de lampe ni même de bougie allumée,
car pour brûler, une simple bougie consomme autant d'oxygène qu'un
homme en utilise pour les besoins de sa respiration. Eloigner les animaux et
passer les pots de fleurs dans une pièce voisine, car les uns et les
autres respirent, et vicient l'atmosphère. La chambre ne doit contenir
que les meubles indispensables et ne pas être garnie de tapis, de
tentures à doubles rideaux qui sont des magasins à
poussière, des nids à microbes et qui peuvent devenir des foyers
d'infection.
La parole et le chant constituent
pour les poumons une gymnastique naturelle. On devrait faire chanter les
enfants dès le jeune âge car, par la respiration qu'il prolonge et rend
meilleure, le chant bien compris est une source de force et de santé. Dans tous
les cas, la phtisie pulmonaire ne se rencontre, paraît-il, que rarement chez
les chanteurs de profession.
Pour respirer normalement, il est
nécessaire de prendre une attitude correcte. Se tenir droit, la tête
haute sans lever le nez en l'air, les épaules peu élevées et portées en
arrière pour laisser la poitrine proéminente. On doit prendre cette
position aussi bien assis que debout. Les vêtements doivent correspondre
à cette position et le corset, chez la femme, ne pas y porter obstacle.
Elle devrait même, surtout lorsqu'elle est jeune, ne pas en porter.
Exercez-vous à prendre
cette attitude, et faites tous les efforts nécessaires pour la maintenir
jusqu'à ce qu'elle devienne une habitude bien établie. Cela peut
réclamer une attention consciente pendant un certain temps, mais ceux qui sont
déjà maîtres d'eux-mêmes y parviendront facilement.
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