XIV. — CONCLUSiON
II y aurait, encore, beaucoup
à dire, mais les grands programmes ne sont pas, toujours, les meilleurs
et celui qui précède suffit certainement à la très grande
majorité de ceux qui veulent développer sérieusement leur individualité magnétique.
C'est avec cette conviction que je termine ce traité.
Si je me rapporte aux nombreux
témoignages de satisfaction qui m'ont été donnés par les lecteurs des éditions
précédentes, j'ai la certitude absolue qu'il ne sera entièrement nul
pour aucun de ceux qui étudieront patiemment la présente édition, même
s'ils se croient incapables de faire le moindre effort. Cet ouvrage aura une
portée considérable pour tous ceux qui sont, déjà, susceptibles de faire
intelligemment acte de volonté, et il sera une véritable révélation pour ceux
qui se sont quelque peu élevés d'eux-mêmes au-dessus du commun des
autres, car il leur indique des moyens simples et pratiques qu'ils ne
soupçonnaient pas. Il leur ouvre des voies droites et sûres qu'ils ne
suivaient pas, voies qui les conduiront au Bonheur plus rapidement que celles
qu'ils avaient suivies jusqu'alors.
Le
magnétisme personnel
n'est pas un ouvrage à parcourir comme on parcourt un roman ; c'est un
livre de chevet à lire attentivement, à étudier et à
méditer, car les grandes vérités qu'il contient ne peuvent pas être
immédiatement comprises de tous dans toute leur simplicité. En le relisant, on
comprendra certaines démonstrations qui avaient échappé ; les parties obscures
s'éclaireront et en le relisant encore, on parviendra à lire entre les
lignes les pensées que je n'ai pas exprimées faute de place.
La vie est
éternelle. Rien de ce que nous pouvons faire ne s'accomplit en un jour. Je ne
saurais trop le répéter : faites tous vos efforts pour acquérir la Maîtrise de
vous sous tous les rapports, ainsi que des connaissances théoriques et des
qualités pratiques. Ayez une Patience opiniâtre, un Raisonnement juste et sain,
une Volonté indomptable, pour achever dans les meilleures conditions possibles
la tâche que vous entreprendrez et marchez résolument vers le but que vous
voulez atteindre, avec la Confiance la plus absolue.
Un athlète, un gymnaste, un
ingénieur, un médecin, un artiste, un philosophe, un sage ont consacré beaucoup
de temps à leur développement... Ils ont fait et font encore comme l'ouvrier
qui apprend son métier.
Un dernier conseil aux lecteurs
avant de les quitter.
Deux méthodes se dégagent de
l'enseignement qui précède ; une méthode passive, qui consiste à
développer, en même temps, toutes ses facultés pour devenir magnétique
dans l'acception propre du mot, c'est-à-dire susceptible d'attirer
naturellement les bonnes choses de la vie et, repousser les mauvaises, sans
rien faire de spécial pour cela ; une méthode active consistant à
cultiver, seulement, une ou plusieurs facultés, dans le but d'obtenir des
avantages déterminés, par exemple la fortune, les meilleures situations, la
domination, les satisfactions diverses, le pouvoir de produire tel ou tel
phénomène étrange, etc...
La première
méthode est de beaucoup préférable à la seconde, car, ne laissant pas de
lacunes dans notre développement, elle nous permet d'être mieux armé pour
la lutte que nous avons constamment à soutenir. Avec la méthode passive, un
jeune homme de seize à dix-huit ans, ayant de bonnes dispositions
physiques et morales, qui consacrerait d'une façon constante et ininterrompue,
de une à deux heures chaque jour à des exercices bien choisis et
intelligemment exécutés, obtiendrait des résultats prodigieux. Il serait,
bientôt, maitre de son corps et de son esprit. Son activité redoublerait et son
énergie grandirait assez pour le rendre presque infatigable. Etant parfaitement
heureux, s'il ne parvenait pas à la fortune, il pourrait être
certain de posséder, toujours, une honnête aisance. Devenant riche, il
resterait Maître de sa fortune, et n'en serait jamais l'esclave. Il réussirait
tout ce qu'il entreprendrait et, cela, d'autant mieux et d'autant plus vite que
ses projets seraient moins entachés d'égoïsme. Il parviendrait à la
connaissance intuitive de toutes choses sans les avoir apprises, à
savoir, à première vue, ce qui se passe de plus intime dans l'Ame
de toutes les personnes avec lesquelles il serait en rapport et il pourrait
prévoir le plus grand nombre des événements futurs. Toujours respecté partout
et n'ayant jamais d'ennemis nulle part, il serait au-dessus de tous les ennuis
et de toutes les afflictions. La maladie n'aurait aucune prise sur lui et son
existence terrestre se prolongerait au-delà d'un siècle. Arrivé
à quatre-vingts ans, il serait plus qu'un homme tel que nous pouvons le
concevoir, car il aurait acquis le maximum de bonheur, le maximum de puissance
et le maximum de perfection que nous puissions désirer.
En ne cultivant qu'une seule
faculté, on deviendrait, bientôt, extraordinairement fort au point de vue de
cette faculté, mais on resterait fatalement médiocre et, même, inférieur
au plus grand nombre de ses semblables, sous le rapport des autres facultés.
C'est, ainsi, que les fakirs de l'Inde, qui accomplissent des prodiges, sont
presque toujours des êtres souffreteux, mal équilibrés au physique et
très peu développés au point de vue de l'intelligence. D'autre part, le
plus grand nombre des savants dont la Science s'honore, sont évidemment des
individus incomplets, possédant leur science à fond, mais ignorant,
souvent, presque toutes les autres. Dans tous les cas, le savant, en dehors de
son milieu, est presque toujours considéré comme un original. Il est, souvent,
peu sociable et son esprit est fermé à toutes les choses qui ne sont pas
du domaine étroit et limité de ses connaissances. Au point de vue de l'ensemble
des facultés humaines, c'est une sorte de déséquilibré, d'autant plus fort sur
un sujet qu'il est plus faible sur le plus grand nombre des autres. J'ai essayé
de faire comprendre par le dessin (fig. 37), comment il se montre à
l'œil des hauts sensitifs
Fig. 37. — Rayonnement de celui
qui ne développe qu’une faculté.
Ce déséquilibré, qui sert
considérablement à l'avancement de la Science, m'amène
naturellement à dire quelques mots au sujet de ce que l'on appelle «
l'homme de génie ».
Lombroso, et avec lui le plus
grand nombre des anthropologistes, considèrent l'homme de génie, non pas
comme un être parfait sous tous les rapports, mais comme un individu
incomplet, une manifestation anormale de l'espèce humaine, un lunatique,
même comme une sorte de fou.
Le véritable homme
de génie est parfaitement équilibré, car il ne reste pas de lacune dans le
développement de ses facultés. On peut dire qu'il constitue l'homme parfait,
l'Homme qui est presque parvenu au dernier degré de développement auquel nous
puissions parvenir dans la condition actuelle de notre Evolution. Mais les
hommes de cette nature sont extraordinairement rares, et presque tous ceux que l'on
considère comme des génies ne sont, souvent, des hommes supérieurs
qu'à un ou deux points de vue ; ce sont des savants distingués et, tout
au plus, des demi-génies. Ils ont cultivé avec soin une faculté, une aptitude,
qui s'est considérablement développée, tandis que les autres sont restées
stationnaires ; et, peut-être, quelques-unes se sont-elles atrophiées !
Quoique étant très heureux, ils sont moins avancés sur le chemin de
l'Evolution que certains autres qui ne se signalent pas autant à
l'attention général.
La voie qui conduit au Bonheur est
tracée. Que le lecteur se mette, donc, courageusement à l'œuvre et
qu'il travaille ardemment au développement de sa puissance personnelle. Il
sait, maintenant, que pour Réussir, il faut
être fort, et que le paresseux, l'inactif se déshérite lui-même en
ne sachant pas utiliser les Forces que la Nature met, partout, à sa
disposition. Avec le savoir que donne l'enseignement qui précède,
au lieu de rester aveuglément soumis au destin, si implacable pour beaucoup
d'entre nous, l'homme fort, L'HOMME QUI
SAIT ET QUI VEUT, PREND CES forces ET LES UTILISE POUR SA satisfaction, POUR
SON bonheur ET POUR SON DÉVELOPPEMENT PHYSIQUE, INTELLECTUEL ET MORAL.
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